Gilles Dubois est un ancien policier français, arrivé au Canada lors de l’Expo 67. Il a publié plusieurs romans et nous offre, cet automne, Tiriganiak, docteure au Nunavut, publié aux Éditions L’Interligne. Il s’agit d’un récit à la limite entre le roman d’aventures et le roman policier dont l’action se déroule au rythme de l’Arctique.
Un lent déroulement qui nous tient malgré tout en haleine, puisqu’on cherche à savoir ce que les damnés Grangorini tenteront de faire subir à Tiriganiak et aux habitants de son village nordique. On veut aussi en savoir plus sur ces mystérieux personnages perfides. Sont-ils les membres d’une même famille ou des associés ? Et surtout, pourquoi en veulent-ils à Tiriganiak ?
Puis apparait un personnage mystérieux dont on ignore le lien avec le récit des événements au Nunavut. On se délecte d’en savoir plus sur lui tout en se demandant son rôle dans le récit de Tiriganiak. Est-il lié aux Grangorini ? Fait-il partie du complot contre Tiriganiak ? Ce personnage, Tugliak, nous réservera d’ailleurs bien des surprises jusqu’à la fin de l’histoire !
Tiriganiak, docteure au Nunavut fait suite à Nanuktalva, publié en 2016 aux Éditions David. Mais il est tout à fait possible de le lire sans avoir lu le roman précédent. On retrouve des traces de Nanuktalva tout au long de Tiriganiak. Le clan Grangorini n’est en effet que l’un des éléments qui parcourent les deux tomes de cette série.
L’amour du Grand Nord
Ceux qui ont lu le premier tome le savent déjà, les autres l’apprendront en lisant celui-ci : Tiriganiak n’est pas originaire du Nunavut. Sa mère est Inuite, mais son père est Canadien-Français et elle a grandi à Timmins sous le prénom de Gaïa. Celui qui s’occupe de Gaïa après le décès de ses parents est un Inuit du nom de Nanuktalva. Il enseigne à sa protégée l’amour du Grand Nord. C’est ce qui l’a inspirée à s’y rendre pour y ouvrir une clinique. Pour démontrer son attachement à sa nouvelle communauté nordique, elle change son nom en suivant les traditions inuites : Tiriganiak, c’est aussi le renard arctique.
On découvre aussi, dans ce roman, les paysages de l’Arctique. Son froid, bien sûr, mais aussi ses reliefs, sa nature, ses fleurs. On y découvre enfin un peuple fier qui parle une langue multiple et complexe : les Inuits. Le roman est parsemé d’expressions dans divers dialectes de l’inuktitut, la langue inuite. On y apprend certaines traditions de ce peuple qui habite aux confins de la Terre, dans un endroit qui nous semble si inhospitalier.
Bref, c’est un bon roman, à lire bien emmitouflé dans une couverture molletonnée.
On peut se procurer Tiriganiak, docteure au Nunavut sur le site des Libraires, sur le site du Regroupement des éditeurs franco-canadiens, ou dans toute bonne librairie.