Donner sa langue au chat, c’est une série documentaire créée par Philippe Rivière en co-création avec Le Réveil. Le premier épisode se concentrera sur les combats qu’ont dû mener les francophones de partout au Canada, à commencer par la déportation des Acadiens en 1755. Tout y passera : le Règlement 17, Louis Riel, la lutte pour la survie de l’hôpital Montfort, les coupes de 2018 en Ontario, les services scolaires déficients, la menace qui pèse sur les services en français d’un bout à l’autre du pays, rien ne sera épargné.
Pour bien présenter, non seulement ces événements, mais aussi leurs conséquences sur les francophones, plusieurs personnes ont été interviewées. « On a parlé à Amanda Simard, mais aussi à des artistes comme Jacobus », confirme Philippe Rivière. Des politiciens, donc, et des personnalités connues du grand public comme Stef Paquette et Vincent Poirier, mais aussi des activistes très présents à l’échelle locale, qui ne sont pas connus partout au Canada français. C’est ce qui rend la formule intéressante : des vedettes, c’est bien, mais les gens ordinaires, eux : comment se définissent-ils par rapport à leur histoire et à celle de leur communauté ?
Ce premier épisode, Nos combats, se penchera sur toutes ces questions en réfléchissant au parcours des communautés francophones du Canada, en parlant de leurs expériences, de leurs réalités en tant que francophones en milieu minoritaire, et de la place qui est la nôtre, en tant que francophones, dans le plus meilleur pays au monde1, et ce, depuis le 18e siècle jusqu’à nos jours.
Une réflexion qui concerne tous les francophones
Les francophones issus de l’immigration se sentiront eux aussi concernés par cette série. Bien qu’ils ne partagent pas la mémoire collective quant aux événements arrivés aux 18e et 19e siècles, ils font partie intégrante des communautés francophones de partout au Canada et subissent les mêmes préjudices que tous les francophones en milieu minoritaire. Leur contribution au débat est non seulement souhaitable, mais nécessaire !
Un vieil adage nous dit que « pour savoir où on s’en va, il faut savoir d’où on vient. » Si cette affirmation est particulièrement vraie pour tous ceux qui se sont joints aux diverses communautés francophones ces dernières années, ce l’est aussi pour les francos « pure laine », nés de parents canadiens-français et qui ne sont peut-être pas conscients des combats qui les ont précédés. Tous doivent participer à la conversation pour que les choses bougent, pour que tous se sentent à l’aise de parler français !
Une édition en mode Covid-19
Pandémie oblige, les entrevues ont été conduites à distance, par l’entremise de plateformes de visioconférence. L’équipe espère grandement pouvoir se rendre un peu partout dans les communautés francophones du pays très bientôt afin de rencontrer des experts, des artistes, des historiens, des politiciens et militants, afin de compléter le tournage des trois autres épisodes. Ceux-ci seront diffusés à intervalles d’environ six mois, selon la complexité du sujet. MR
1 Jean Chrétien s’adressant aux journalistes (septembre 1994)